Aujourd’hui, plus de trois milliards de personnes sont confinées dans le monde. C’est notre meilleure arme contre le Covid 19, la meilleure solution pour alléger le travail des professionnels de santé.
La Place Bellecour confinée (Photo by JEFF PACHOUD / AFP) Berges du Rhône (Lyon Capitale)
On peut se poser la question si ce confinement à d’autres effets positifs dans nos villes ? De prime abord, le silence est inhabituel. C’est un gain non négligeable, un apaisement. La ville retrouve un calme inconnu, comme plongée en méditation.
Qu’en est-il de la pollution ? Qu’en est-il de la qualité de l’air ?
Pour la pollution, il est évident que le ralentissement de l’activité économique et du trafic routier, favorisent la baisse des émissions des gaz à effet de serre. Le fort ralentissement du trafic impliquera une nette baisse du dioxyde de souffre (NO2) dans nos rues, dans nos quartiers. Cependant nos chauffages fonctionnent davantage dans nos logements, en particulier avec le froid qui est réapparu ces derniers jours. Le chauffage individuel génère plus de 50% des particules fines. Finalement elles n’auront pas la baisse que nous pouvions imaginer.

Le ralentissement a du bon pour la pollution. Mais un autre facteur important rentre dans l’équation complexe de la qualité de l’air : la météo. Entre les vents qui dissipent les polluants et les anticyclones qui les collent au sol de nos villes, la météo est un facteur majeur. Aujourd’hui sur Lyon, les fortes pressions et l’absence de vent favorisent la concentration des polluants, et donc une piètre qualité de l’air.
Une alchimie complexe
Après une semaine plutôt bonne en terme de qualité d’air, aujourd’hui la dégradation est là. Avec un indice de 66, la qualité de l’air est considérée comme médiocre. Pourtant, les industries n’ont pas redémarré, les autoroutes ne sont pas obstruées par les voitures.

Les conditions anticycloniques, favorisent le développement des particules polluantes dites « secondaires ». Ces dernières sont issues de la décomposition des polluants primaires sous l’effet de la chaleur ou de l’ensoleillement. Leurs concentrations évoluent suivant un modèle complexe, où la baisse d’activité due au confinement n’est qu’un facteur premier dans un ensemble multifactoriel. Aujourd’hui nous sommes avec une qualité d’air médiocre. Mais en temps normal, quel serait notre niveau de pollution ? Certainement une n-ième alerte pollution… Le facteur confinement nous préserve assurément d’une grande partie des émissions des polluants primaires. La suite de la chaine est plus difficilement lisible à court terme, seule des études plus approfondies donneront une lecture scientifique.

Et après?
Pour nous, simples citoyens, le ralentissement montre une amélioration macroscopique de la qualité de l’air, voire de la qualité de vie avec un silence retrouvé et des villes apaisées. Nous ne pouvons pas maintenir la vie ou la ville sous cloche éternellement. Nous devrons trouver d’autres moyens, que le simple arrêt de la vie ou la décroissance, pour améliorer la qualité d’air. Mais ce confinement n’est pas qu’une simple rupture de la chaine virale, il doit nous inciter à changer d’autres comportements.


Lyon City France- COVID19 – #restezchezvous from Lyon Drone Service on Vimeo.