Résultats scolaires, un handicap pour l’avenir ?


En vi(ll)e, Inclusion, Trajectoires / mardi, décembre 2nd, 2025

La France traverse aujourd’hui une crise éducative profonde, confirmée par les derniers résultats PISA et par les études nationales sur les compétences des élèves comme des adultes. Depuis trente ans, le niveau en français et en mathématiques s’érode. Le déterminisme social reste l’un des plus élevés de l’OCDE, et les écarts se creusent entre les élèves selon leur origine sociale, leur quartier, voire leur genre.
L’étude du Trésor le souligne clairement : la dégradation des résultats scolaires n’est pas qu’un sujet pédagogique. Elle menace directement la productivité future, la capacité d’innovation et, plus largement, la compétitivité du pays.

Ce constat pose une question fondamentale : comment reconstruire un socle éducatif solide pour les générations à venir ?

L’histoire républicaine offre un repère puissant. La Troisième République a bâti un projet cohérent pour former des citoyens éclairés. Deux leviers majeurs structuraient cette ambition : l’école et le service national.
L’école de Ferdinand Buisson, fondée sur la raison, la science, la méthode et l’esprit critique, a permis d’unifier une France profondément fragmentée par les patois, les régionalismes et les inégalités. Elle a aussi intégré des générations d’enfants issus de l’immigration dans une culture civique commune.
Le service national, en parallèle, a créé une expérience partagée, un sentiment d’appartenance et une cohésion qui dépassaient les classes sociales et les territoires. Ensemble, ces deux piliers ont formé les « petits républicains », des citoyens instruits, confiants et pleinement intégrés à la Nation.

Aujourd’hui, alors que le président Emmanuel Macron remet en place un service national principalement pour répondre à des enjeux de sécurité, cette histoire réapparaît : comment redonner à la jeunesse un socle commun de valeurs, de raison et de cohésion ?
L’école reste le cœur de cette ambition. Mais elle ne peut pas tout, seule. Les collectivités doivent prendre leur part, inventer des dispositifs adaptés, former un écosystème éducatif qui commence bien avant la classe et se poursuit bien après.

À Grigny-sur-Rhône, nous avons fait ce choix. Non pas par injonction nationale, mais par conviction profonde : aucune trajectoire n’est écrite à l’avance. Les destins ne sont pas figés. La réussite n’est pas réservée à une élite sociale ou territoriale.

Notre ville a engagé une politique éducative volontariste, globale et structurée.

Le Programme de Réussite Éducative (PRE) a été renforcé afin d’accompagner les enfants confrontés à des obstacles scolaires, sociaux ou familiaux. Il constitue un outil précieux pour briser le déterminisme social. Grâce à un suivi individualisé, des accompagnements ciblés et un travail de proximité avec les écoles et les familles, le PRE soutient chaque enfant dans son développement.

Le dispositif PARI est mobilisé pour les enfants jusqu’au collège, période charnière où se jouent les ambitions, l’estime de soi et les choix d’orientation. PARI crée un dialogue entre les acteurs du territoire, offre un accompagnement méthodologique, un suivi régulier et une ouverture culturelle, autant d’outils pour aider les jeunes à ouvrir le champ des possibles , à surmonter les difficultés et à s’inscrire dans un parcours ambitieux.

La Cité Éducative constitue l’un des outils de notre stratégie. Elle permet d’articuler l’ensemble des acteurs éducatifs autour d’un même objectif : créer des projets cohérents dans l’intérêt des élèves. Elle aide à sécuriser des parcours, prévenir le décrochage comme pour le projet « Lire et faire lire », renforcer les liens avec les familles, favoriser l’accès à la santé, à la culture, au sport et au numérique. La Cité Éducative est un espace de cohérence, où les besoins des enfants sont appréhendés globalement, et où chaque initiative renforce les autres et le travail quotidien des enseignants.

La culture et le sport occupent une place centrale dans notre vision de la réussite.

Avec DEMOS, les orchestres à l’école et une école de musique et de danse inscrite dans une démarche globale, des enfants découvrent la pratique instrumentale, développent leur concentration, leur rigueur, leur persévérance. La musique devient un facteur d’élévation, de confiance et d’ouverture au monde.
Les classes sportives, quant à elles, offrent un cadre structurant, exigeant et valorisant. Elles créent une dynamique de réussite qui rejaillit sur l’ensemble du parcours scolaire.

Enfin, le pilotage éducatif municipal a été renforcé. Notre rôle est de garantir la cohérence entre temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, d’assurer des investissements dans les écoles, de soutenir les équipes éducatives et d’accompagner les familles. C’est cette coordination, invisible mais décisive, qui permet d’assurer une continuité éducative indispensable à la réussite des enfants.

Ces actions reposent sur une conviction forte : la baisse du niveau scolaire n’est pas une fatalité.
Chaque territoire peut agir. Chaque école peut se transformer. Chaque enfant peut réussir, dès lors qu’on lui offre un cadre stable, des exigences claires, un accompagnement adapté et la confiance nécessaire pour se dépasser.

À Grigny-sur-Rhône, nous refusons la résignation.

Nous prenons notre part dans la construction des citoyens de demain : curieux, ambitieux, cultivés, sportifs, ouverts et pleinement acteurs de leur avenir.
Parce que l’éducation demeure, plus que jamais, l’investissement le plus stratégique pour la vitalité de notre République.