En 2025, nous célébrons les 20 ans de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap. Une loi fondatrice, promulguée sous l’impulsion du président Jacques Chirac, qui a marqué un tournant dans l’histoire de notre pays en matière d’inclusion.

Le 11 février dernier, cet anniversaire a été l’occasion non pas de fêter un aboutissement, mais de poser un regard objectif sur le chemin parcouru. Car depuis 2005, les collectivités territoriales ont été en première ligne pour faire vivre cette ambition au quotidien : en adaptant les équipements publics, en soutenant les associations locales, en rendant la vie plus accessible à toutes et à tous. Leur engagement constant a été un levier essentiel pour faire progresser l’inclusion dans nos territoires.
Du côté de l’Éducation nationale, un étayage s’est mis en place pour mieux accompagner les élèves en situation de handicap. En 2005, 130 000 élèves étaient scolarisés en milieu ordinaire ; ils sont aujourd’hui plus de 520 000. Pour répondre à ces besoins croissants, des dispositifs spécifiques ont été développés, et des milliers d’accompagnants sont mobilisés, par l’Education Nationale et les collectivités, chaque jour pour permettre à chacun de suivre une scolarité adaptée à ses capacités.

Le secteur médico-social a lui aussi évolué : en 2023, 1 500 ESAT accueillaient environ 120 000 travailleurs en situation de handicap partout en France. Et, à partir de décembre 2025, les fauteuils roulants seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie — un progrès concret pour le quotidien de nombreuses personnes.
Grigny-sur-Rhône, une ville engagée pour l’inclusion à tous les âges de la vie
À Grigny-sur-Rhône, l’inclusion est un engagement profond, porté au quotidien pour que chacune et chacun, quel que soit son parcours, son âge ou ses capacités, trouve sa place dans la vie de la commune. Loin d’être un slogan, c’est une politique publique transversale, concrète, pensée dans tous les domaines de la vie : l’éducation, l’accès aux services, l’espace public, la culture, la sensibilisation.
100 % des bâtiments municipaux ouverts au public et des écoles sont aujourd’hui accessibles aux personnes en situation de handicap. Mais l’accessibilité ne se limite pas à l’aménagement : elle s’inscrit dans une démarche d’ouverture, de compréhension et de respect de la diversité.
Dans les écoles, cela passe par la traduction des panneaux signalétiques en braille, mais aussi par des actions de sensibilisation organisées dès le plus jeune âge, en crèche et dans les temps périscolaires. À travers des ateliers ludiques, les enfants découvrent d’autres modes de communication, d’autres façons d’être, et grandissent avec une culture du respect de la différence.

L’une des premières actions lors de notre arrivée fut la demande d’ouverture d’un dispositif ULIS sur la ville, permettant une scolarisation adaptée pour les enfants en situation de handicap, tout en favorisant leur inclusion dans la vie scolaire. Mais la ville est allée plus loin, en obtenant l’ouverture d’un dispositif UEMA (Unité d’Enseignement en Maternelle Autisme), en partenariat étroit entre l’Éducation nationale, l’ARS et la commune. Ce dispositif permet à de très jeunes enfants autistes de bénéficier d’un accompagnement intensif et structuré, dans un environnement bienveillant et adapté, avec pour objectif leur inclusion progressive dans une classe ordinaire.
Cette expérience humaine et pédagogique a été portée à l’écran dans le très beau film documentaire « La classe des coccinelles« , réalisé par Benjamin Laurent, qui met en lumière avec sensibilité le quotidien des enfants, des familles, des enseignants et des accompagnants. Un film tourné à Grigny-sur-Rhône, qui montre combien l’inclusion, lorsqu’elle est pensée collectivement, change des vies.
L’engagement de la commune ne s’arrête pas à l’école. Il se poursuit tout au long de la vie :
- par la réhabilitation de logements accessibles,
- par la mise en accessibilité progressive des espaces publics, avec l’installation de bancs pour la marchabilité,
- et par la formation des agents municipaux à l’accueil de tous les publics.
L’action municipale s’étend aussi à l’espace public et aux mobilités.
En partenariat avec la Région, des télécommandes Okeenea ont été distribuées aux personnes malvoyantes : elles leur permettent de déclencher à distance la signalétique sonore aux passages piétons et sur les équipements adaptés, pour un déplacement plus autonome et sécurisé.
Dans une même logique, le dispositif ACCEO a été déployé dans les lieux d’accueil du public municipaux. Il permet aux personnes sourdes ou malentendantes d’accéder aux services publics de façon autonome, grâce à une application mobile assurant la transcription en temps réel ou la visio-interprétation en langue des signes.

Grigny fait aussi le choix de sensibiliser largement la population à ces enjeux, en organisant chaque année :
- la Soirée des Aidants, en octobre, pour mettre en lumière le rôle essentiel de celles et ceux qui accompagnent un proche ;
- la Semaine des Coccinelles, un temps fort mêlant ateliers, conférences et rencontres pour mieux comprendre les différentes formes de handicap et faire évoluer les regards.
Car l’inclusion ne doit pas être un sujet partisan, ni une question secondaire. Elle nous concerne toutes et tous, à chaque âge de la vie. C’est aussi ce message que je porte en tant que référent nationale handicap à l’Association des Maires de France, pour que les collectivités, partout sur le territoire, s’engagent concrètement.
À Grigny-sur-Rhône, nous croyons qu’une société inclusive n’est pas un idéal lointain : c’est une construction patiente, humaine, collective. Et nous continuerons à y œuvrer, pour que personne ne soit laissé de côté.
